Cet article paraîtra pour certains déraisonnable et une exagération de la réelle fréquence des faits, mais il est essentiel pour une thérapie que l’on défend, de la représenter sous son jour potentiellement le plus sombre. Se cacher derrière des statistiques des plus fantasques afin d’offrir une image irréprochable ne font qu’une chose: discréditer l’Ostéopathie.
Ce qui est intéressant par ailleurs est qu’il ne faille pas prouver scientifiquement les effets secondaires d’une thérapie pour les énoncer par contre faire de même pour ses effets bénéfiques serait interdit. Si l’on reconnait les effets secondaires à l’ostéopathie, c’est que cette thérapie à au moins un certain effet (néfaste) sur le corps humain. Il devient alors plus délicat de lui refuser de potentiels effets bénéfiques.
Effets secondaires de l’ostéopathie
L’ostéopathie est une thérapie manuelle. Le but de l’ostéopathe est de trouver des zones hypo-mobiles chez un patient et d’y ramener une certaine mobilité afin de rééquilibrer la mécanique corporelle.
Rien que ce fait engendre après un traitement des décompensations et des compensations. Certaines articulations et tissus qui étaient fibrosés se remettent à bouger, et d’autres tissus qui étaient actifs doivent apprendre à moins l’être. Généralement pendant 2 à 3 jours le patient peut ressentir une exacerbation de ses symptômes et jusqu’à une dizaine de jours après le traitement différents symptômes peuvent se manifester. Ces effets secondaires-ci sont normaux, inévitables et inhérents à l’approche ostéopathique. Le patient est prévenu en fin de traitement et un bain chaud ou l’utilisation d’un « ice-pack » est préconisé. Cela permet de minimiser la douleur et de rassurer le patient. Il sait que c’est normal si il souffre encore pendant 2-3 jours. l’emploi de techniques vertébrales semble prédisposer à plus d’inconforts après le traitement que des techniques de mobilisations plus douces (voir recherche 42 et 43) (voir article ici).
Cependant chaque patient est littéralement différent. Les facteurs qui permettent cette différence tissulaire sont l’ADN, le sexe (défini aussi par l’ADN), l’âge, les antécédents traumatiques, sportifs, médicaux, psychologiques, alimentaires, professionnels… A chaque traitement l’ostéopathe doit innover et inventer une nouvelle approche afin d’avoir un effet bénéfique maximum et cela avec le minimum de risques. A tout moment l’ostéopathe doit juger si il est sûr de son diagnostic, si il appuie trop fort ou non, si il utilise trop d’amplitude, si il est « focus » sur le bon endroit et si il utilise la bonne technique ou non. C’est un véritable jeu intellectuel, psychologique, qui lie adresse avec dextérité : ce n’est pas forcément toujours si simple.
Cette communication palpatoire qui prend place entre le patient et l’ostéopathe peu parfois amener à une mauvaise interprétation tactile et suivant le degré de la dis-compréhension en résultera un mauvais geste qui affectera plus ou moins le patient. Ces mauvais gestes sont malheureusement difficilement évitables sur plusieurs années de pratique. Ils peuvent dans les cas mineurs engendrer des tensions musculaires ou des douleurs articulaires temporaires aiguës et plus rarement des entorses, des fractures, des radiculopathies, des paralysies et parfois la mort.
Les Manipulations Viscérales
Les manipulations viscérales peuvent être source d’effets secondaires. Les effets courants et qui se résolvent rapidement (1 à 3j) à l’issu de cette approche sont des inconforts d’ordre digestif (constipation, ballonnement, flatulence, aigreur d’estomac, nausée) et urino-génitales (menstruations douloureuses, cystite, incontinence).
Il n’est pas impossible mais rare que ce genre de techniques puissent aggraver un ulcère, un abcès, rompre un anévrisme, déchirer un organe, participer à un pneumothorax, ou à une cholécystite.
Mais il faut alors qu’un certain nombre de facteurs improbables soient réunis (pas ou mauvais diagnostic médical par le médecin, faille dans l’anamnèse, faille dans l’examination, que l’ostéopathe travaille sur l’endroit, que sa technique ne respecte pas les tissus cela sans que le patient ne souffre de manière anormale pour éveiller les soupçons d’un problème latent).
Mais parfois il peut simplement y avoir « faute à pas de chance ». Un patient de 45 ans avait une douleur viscéral et n’était pas venu me consulter mais avait vu son médecin. Examen de type IRM => il avait une thrombose sur sa veine cave inférieure… Je n’ose pas imaginer l’effet de techniques viscérales si la thrombose était venue à se déloger…
Les manipulations vertébrales dorsales et lombaires
Bien que toutes les techniques peuvent donner des effets secondaires, les techniques structurelles (notamment les manipulations vertébrales) sont les techniques qui offrent le plus de risques pour le patient. Ce type de manipulation peut engendrer des radiculopathies, déclencher des hernies discales, et parfois des fractures. Le risque de complications sérieuses à l’issu de ces manipulations est tout de même faible, on parle d’un cas grave pour 1 à 2 millions de manipulations. Sachant que le nombre de décès par des manipulations vertébrales autre que cervicales semblerait proche d’être inexistant. Méfiez-vous tout de même des douleurs aiguës qui persistent sur plusieurs mois…
C’est souvent à l’issue d’indésirables effets secondaires que l’ostéopathe va tendre vers une approche plus fonctionnelle. Il se convaincra alors, à tord ou à raison, que cette approche plus douce est plus efficace (voir ici).
Les manipulations des cervicales (MC)
Depuis Juillet 2007 l’utilisation des Manipulations cervicales est interdites. Ainsi les statistiques suivantes prennent en compte la possibilité que tous les ostéopathes continuent de faire cette techniques alors qu’en fait seuls les médecins-ostéopathes et possiblement les kiné-ostéopathes auraient le droit de les effectuer. Ainsi le nombre calculé de manipulations cervicales est bien au-dessus de la réalité.
Les effets secondaires les plus spectaculaires en ostéopathie sont des accidents vasculaires cérébrales (AVC) ayant entraîné un handicap majeur ou la mort à la suite de manipulations vertébrales au niveau cervical. La manipulation cervicale est l’acte ostéopathique réputé le plus dangereux. C’est pourquoi en 2007 les décrets d’application règlementant l’ostéopathie ont restreint l’utilisation de cette manipulation. Pour pouvoir l’effectuer, l’ostéopathe doit avoir l’autorisation du médecin traitant du patient. Vous pouvez l’imaginer, les médecins ne se bousculent pas aux portes pour signer cette recommandation. Qui leur en voudrait ? Vous signeriez une potentielle autorisation de tuer ?
Il faut pourtant encourager cette pratique de demande d’autorisation de manipulation, et pour cela faciliter le recours à cette demande.
Qu’est ce qui fait que cette manipulation cervicale est dangereuse?
Les techniques principalement concernées sont les techniques de type HVBA (les techniques qui font « craquer ») au niveau de la colonne cervicale. Le problème est que l’artère vertébrale passe à travers les apophyses transverses des 6 premières cervicales. Lors d’une mobilisation passive du cou et cela en fin d’amplitude de mouvement (notamment rotation complète et extension de la tête) cette artère vertébrale se trouve étirée, compressée et étriquée.
De ceci découle plusieurs risques pour une manipulation cervicale:
-Cette artère peut se fissurer, se rompre
-une plaque d’athérome ou un caillot sanguin peut se déloger et atteindre le cerveau
-l’artère peut se spasmer
La vascularisation du cerveau est alors gravement atteinte. Une étude avance les ratios suivant: sur 165 AVC post manipulations on a 29 décès, 86 atteintes neurologiques définitives et 44 guérisons (6 inconnus)
Bien que toutes les MC présentent un risque, les manipulations des hautes cervicales avec des techniques en rotation et extension sont celles qui représenteraient 80% des cas d’AVC post-manipulatoire.
Quels sont les statistiques des risques d’AVC avec les MC?
Il existe beaucoup d’études mais sont difficiles à analyser car il est délicat d’évaluer le nombre de manipulations vertébrales effectuées sur une période de temps par l’ensemble des thérapeutes et par ailleurs les AVC ne sont pas toujours rapportés. De plus dans les MC on pourrait distinguer différent type de techniques mais aussi leur niveau d’application (cervicales hautes ou basses).
Le ROF à émis un rapport concernant les risques et la conduite à tenir vis à vis des manipulations cervicales. Dans ce rapport 2 recherches sont mentionnées l’une de 2002 qui parlent de 1 accident (AVC, hernie discale, syndrome de la queue de cheval) pour 400 000 à 2 000 000 de manipulations. L’autre date de 1996 et revoit les AVC au Danemark entre 1978 et 1988, celle-ci donne un taux de 1 AVC pour 1 300 000 manipulations (1/900 000 pour les hautes cervicales).
D’après Wikipedia, une autre étude menée en Suisse indiquerait que le risque serait d’un cas grave pour 400 000 manipulations mais celle-ci date de 1985.
Le rapport du ROF rapporte 8 cas en France entre 1988 et 2003 qui ont fait une réclamation auprès de 2 compagnies d’assurances. Cela paraît peu, mais comme le dit le rapport d’autres réclamations ont pu être faites auprès d’autres assurances. Mais le nombre de personnes qui portent plainte est bien évidemment différent du nombre de patients qui ont subi un préjudice et qui soit sont mortes sans que personne ne fasse le lien entre une manipulation et l’AVC, et celle qui ont eu un AVC mais n’ont pas pensé à un lien de cause à effet avec une manipulation ou qui n’ont pas souhaité porter plainte. Il est alors bien évident que le nombre de cas en France entre 1988 et 2003 est bien supérieur à 8 cas.
Plus récemment (2000) des médecins et professeurs français parlent de risques évalués à 1/1 000 000 en France, mais mentionne aussi le fait qu’il soit probable que les cas non rapportés puissent avoisiner les 90%.
Une étude très intéressante est celle-ci « systematic review of adverse effects of spinal manipulations« . Cette étude ne s’intéresse qu’aux recherches publiées depuis 2001 et en cite plus de 70. Dans une étude (2002-52) qui sont des réponses à des questionnaires posées à 240 médecins-manuels français à propos des manipulations cervicales. 93 cas sévères non rapportés ont été dévoilés, dont 64 cas de radiculopathies et 14 cas de AVC dans les 2 années précédentes. Nous sommes très loin des 8 cas entre 1988 et 2003 du rapport du ROF.
Imaginons que ces médecins manipulent en moyenne 25 cervicales par semaine, 45 semaines /an pendant 2 ans alors on obtient 540 000 manipulations cervicales. 540 000/14 cas= 38600 Manipulations pour un AVC.
Cela est très choquant car cela semble corroborer avec les hypothèses selon lesquelles « 90 à 100% des accidents ne sont pas déclarées. Tout de suite le risque des manipulations semble être beaucoup plus « réel » et omniprésent que lorsque l’on parle de 1/1 000 000.
Une autre étude canadienne parle d’une augmentation du risque d’AVC par 5, pour les personnes de moins de 45 ans ayant reçu des manipulations cervicales mais pas pour les patients de plus de 45 ans. Ceci ne va tout à fait dans le sens de l’étude de Carey nommée dans une étude précédente qui rapporte seulement 13 cas d’AVC au Canada en 5 ans après des manipulations de chiropraxie soit un risque d’AVC toutes les 3,5 millions à un million de manipulations cervicales.
Une autre étude faites par Reuter en Allemagne sur 3 ans (2006) rapporte 36 cas d’AVC post-manipulatoire dans 13 centres neurologiques.
Un autre indice de la fréquence d’apparition d’ AVC suite à des manipulations pourrait se trouver dans une interview du Dr Serge Toffaloni sur France inter en Septembre 2010. A un moment un auditeur appelle, un médecin-urgentiste qui relate que la fréquence des cas de AVC post manipulatoire est très importante et qu’il en voit plusieurs par an, le Dr Toffaloni lui répond que non qu’il est de l’ordre de 400 000 à 1 000 000. Et si cet urgentiste avait bien raison?
Ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’il serait illusoire de croire encore que le risque d’AVC tourne autour 1/1000 000 manipulations, et qu’il serait raisonnable de penser qu’il avoisinerait entre 1/50 000 et 1/200 000 cas par manipulations. Cela dépendrait du type de technique utilisée et de l’étage travaillé.
Essayons de déterminer le nombre de décès ou cas grave par manipulation cervicale (MC) dans des traitements effectués en ostéopathie:
Les douleurs cervico-brachiales représente environ 30 à 40 % de nos consultations en cabinet. Tout ostéopathe compétent et ayant suivi une formation de qualité vous le dira: un cou douloureux n’est pas forcément un cou à manipuler. Dans 70 à 80% des cas en travaillant sur des chaînes ascendantes (diaphragme, estomac, foie, médiastin, cage thoracique… voir article sur mal de cou) le cou se libère de ses tensions et généralement les quelques tensions résiduelles cervicales se relâchent avec des techniques fonctionnelles dites « douces » ou sinon avec le temps. Ceci corrobore avec les recommandations du ROF de bonne pratique à suivre pour effectuer des manipulations cervicales. Il faut éviter de manipuler autant que possible !!! Il est alors courant pendant une journée de traitement de ne pas avoir recours à ce type de manipulation. Mais parfois cette technique serait la technique de choix.
Version pessimiste:
-avec 40% des consultations sont des complaintes de cervicalgie
-Avec 30% de cervicales qu' »il faudrait manipuler » (voir ici article sur mal de cou)
-la fréquence de manipulation cevicale par traitement est de 0,3X0,4=0,12
-et avec 1/50 000 cas grave ou mortel par rapport aux manipulations cervicales
calcul : nombre de cas grave ou décès par manipulation cervicale par traitement ostéopathique (version pessimiste) = 1/(50 000/0,12)= 1/416 000
C’est à dire qu’il y aurait 1 cas sur 416 000 traitements qui serait grave ou mortel et ceci dû à une manipulation cervicale.
Si l’on considère qu’il y a 13 500 ostéopathes en France et qu’en moyenne ils voient 30 patients/semaines et cela 45 sem/an on obtient alors près de 13500x30x45=18 225 000 de traitements d’osteopathie/an. Il y aurait alors à peu près: 18,2/0,416= 43 AVC/an liés à des manipulations cervicales (MC) dont une dizaine de décès, à la suite d’un traitement d’ostéopathie.
Version optimiste:
Si nous retenons la base de risque plus optimiste de 1/200000 de cas grave ou décès par manipulation:
alors pour une fréquence de 0,3×0,4 =0,12 manipulation cervicale par traitement, il faudrait 200000/0,12= 1 666 666 traitements ostéopathiques pour un cas grave ou décès dû à une manipulation cervicale. Avec 18 225 000 de traitements par an cela reviendrait à 11 cas d’AVC dû à un traitement effectué par un ostéopathe, dont possiblement 4 décès.
Donc il y aurait en 2010 potentiellement eu entre 11 et 43 personnes qui auraient souffert d’un AVC dont suite à une manipulation cervicale effectuée par un ostéopathe. Ceci serait nettement supérieur ce à quoi le rapport du ROF faisait référence.
NB: Mais il faut noter que depuis la loi/décret de Juillet 2007 cette manipulation est officiellement interdite sans autorisation médicale. Ainsi le nombre d’ostéopathe qui la pratique devrait avoir bien diminué, diminuant par conséquent le nombre d’accidents liés aux MC.
Examinons cela par complainte:
Il est d’un consensus commun entre ostéopathe qu’il faille 2 à 3 traitements (2,5) pour résoudre une complainte et cela réparti sur 4 à 6 semaines. Il y aurait donc en France 18 225 000/2,5= 7 290 000 cure de 2,5 traitement pour une complainte.
Dans le cas pessimiste 1/50 000 (43 AVC) : Il y aurait alors 1 cas grave ou mortel des suites d’une MC pour 169534 de complaintes, de patient ayant recours à l’ostéopathie.
Dans le cas plus optimiste 1/200 000( 11 AVC): Dans les cas plus optimistes nous arriverions à 1 pour 662 000 complaintes. Ce chiffre nous servira comme comparatif avec les anti-inflammatoires.
Rappel: Pour donner un ordre d’idée un ostéopathe qui travaille 40 ans en voyant 40 patients par semaine et cela 45 semaines par an, il aura offert à sa retraite 40x40x45= 72 000 traitements ou aura traité 28 800 « complaintes » et si il effectue 0,12 manipulation cervicale par traitement alors il aura manipulé 8620 cervicales
Nombre de décès ou cas grave par ostéopathe par an à cause des MC:
Pessimiste: Si on considère 43 cas graves ou décès dans l’année pour 13500 ostéopathes alors on a un cas grave ou décès pour 314 ostéopathes par an.
Optimiste: Si on considère 11 cas graves ou décès par an à cause des MC pour 13500 ostéopathes alors on a un cas grave ou décès pour 1227 ostéopathes par an.
Le risque des MC par les autres thérapeutes
Les cas liés à une responsabilité des ostéopathes pour des cas d’AVC semblent pourtant minoritaires. Et depuis les décrets règlementant l’ostéopathie en France le nombre de manipulations cervicales devrait vraiment baisser pour les ostéopathes exclusifs.
La plupart des études mentionnent les chiropracteurs (USA et UK) comme principaux responsables des risques liés aux manipulations cervicales. En effet de nombreux chiropracteurs manipulent de manière excessive les vertèbres et notamment les hautes cervicales. On parle de différences de manipulations, avec des techniques à petits leviers en chiropractie avec des bras de levier long en ostéopathie. Ainsi le risque serait accru par le nombre élevé de manipulations cervicales et possiblement par le type de technique utilisée. Bien entendu le nombre de praticiens est aussi un facteur déterminant au nombre de cas sévères.
Aussi faut-il rappeler que plusieurs approches chiropractiques peuvent considérer essentielle la manipulation des hautes cervicales qui rappelons-le est l’endroit le plus délicat « anatomiquement parlant » à manipuler. Ceci peut faire alors faire augmenter les statistiques car toutes les MC prennent alors place dans la zone rouge des cervicales.
Si une autre thérapie utilise plus fréquemment les MC alors forcément le risque grimpe. Si un thérapeute, quel qu’il soit, ne prend pas le temps de travailler sur des chaînes ascendantes et n’utilise pas de techniques fonctionnelles et qu’il fait revenir le patient souvent et qu’il voit 20 patients par jour: c’est alors un cocktail explosif pour qu’un de ses patients subisse un AVC grave au cours de sa carrière.
Effets secondaires dus au mauvais diagnostic
Il est souvent reproché aux ostéopathes que le danger de leur traitement, n’est pas le traitement en soi mais leur incapacité à faire un diagnostic médical, et du coup à pouvoir confondre une douleur fonctionnelle et une douleur d’origine pathologique. Ce qui retarde le traitement médicale et par conséquent son éventuel efficacité et cela peut même aller jusqu’à mettre en danger le patient. Ceci est vrai, un exemple pourrait être celui d’un patient qui souffre du bas du dos à cause d’un cancer de la prostate et l’ostéopathe n’y voit que de l’arthrose.
Mais y a-t-il un seul médecin qui puisse dire n’avoir jamais confondu un lumbago avec une colique néphrétique ?
Ceci est à mettre en balance avec le nombre de patients que nous référons au médecin. Combien de patients envoyons nous chez le dermatologue car contrairement au médecin nous demandons aux patients de se déshabiller ce qui nous permet entre autre de voir des grains de beauté suspects? Combien de fois envoyons nous des patients pour des suspicions d’Ehlers Danlos, car comme nous touchons les patients nous pouvons mettre en évidence des hyperlaxités (syndrome qui peut être source de troubles cardiaques). Combien de patients viennent nous voir car ils n’ont plus confiance envers le domaine médicale et nous nous efforçons à diminuer cette aversion autant que possible, pour les réorienter car leur tension artérielle est trop élevée?
Alors oui parfois nous pouvons passer à côté d’une pathologie, mais même ce fait n’est-il pas d’une aide précieuse pour le médecin de savoir qu’une approche manuelle n’a pas pu vaincre la douleur et ainsi cette douleur est certainement d’origine pathologique. N’est-ce pas une aide utile pour le diagnostic?
Il est aussi important que l’ostéopathe temporise son traitement et ne cherche pas à traiter coûte que coûte son patient. Temporiser son traitement peut passer par une évaluation complète de son patient en première séance sous la forme d’un bilan.
Conclusion
Il est fortement possible que le risque des manipulations cervicales ait été pendant longtemps sous-estimé. La probabilité de 1/1 000 000 ne semble plus être crédible car plusieurs recherches mettent en évidence des taux bien plus élevé. Ce nombre n’est certainement pas inférieur à 1 par an mais ne dépasserait pas 50 cas/an pour toute la France.
Ces calculs n’ont pas pris en considération que les décrets de 2007 soient respectés. Il est alors possible qu’une majorité d’ostéopathes ait complètement abandonné l’utilisation de manipulations cervicales, Si tel est le cas alors le nombre de cas d’AVC post manipulatoire devrait être en chute libre rendant par ce biais l’ostéopathie d’autant plus inoffensive.
Ceci pourra être une ligne de défense des ostéopathes exclusifs, car comme il leur est interdit de manipuler les cervicales, ils devraient alors avoir moins de patients sinistrés que leur collègues médecin-ostéopathes ou kiné-ostéopathes. Ainsi leurs traitements seraient moins dangereux.
Enfin les ostéopathes doivent vraiment considérer l’ostéopathie comme une profession de santé et réaliser que les patient qu’ils traitent peuvent être véritablement malades. C’est en agissant ainsi qu’il minimiseront les effets secondaires et éviteront de donner une mauvaise image de l’ostéopathie. C’est le fameux biais cognitif « Compassion fade » : ou un seul mauvais exemple peut porter gros préjudice à la profession alors que des milliers de décès dûs à des médicaments peuvent pratiquement passer inaperçus…
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Magnifique dessin de Claude Serre, j’adore.
C’est vrai qu’ils sont assez fantastiques 😉
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Intéressant, une bonne piqure de rappel.
Comme rappelé ici (http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs317/en/index.html) le nombre de maladies/accidents cardio vaculaires, pris dans leur globalité, sont en constante augmentation. Du fait de nos modes de vie leur fréquence augmente. Comment dès lors en serait il autrement de la potentialité d’accidents liés à nos manipulations….
suite à une manipulations des cervicales par un medecin ostéopathe ( sachant que avant ce rendez vous j’avais pas mal niveau cervical mais plutot dorsal …) ce medecin m’a remi 5 vertebres en 1min30 je n’exagere pas !
suite donc à ses manipulations grosse douleurs niveau cervicales j’ai passé des radios ainsi qu’un irm qui a revelé un tassement du bord supero antérieur de c5 avec inversion de courbure et decalage du mur posterieur a partir de c5 …. donc immobilisation +++
je suis encore etudiante je risque de louper mon année a cause de cet imbécile
qu’elle demarche pourrai-je faire?
Bonjour Claire,
Tout d’abord je suis désolé d’entendre votre mésaventure.
Concernant la manipulation cervicale de votre (ex)médecin: Même si je n’approuve pas les manipulation cervicale en première intention, il paraîtrait étrange que ce que l’on voit sur la radio soit dû à la manipulation du Doc, à moins qu’il y soit vraiment aller comme un barbare. Ce qui à pu par contre se passer c’est que ces trauma existait auparavant et que la manipulation ait créé une décompensation. Depuis la manipulation vous n’arrivez plus à compenser votre cou aussi bien qu’avant => douleur. C’est possible qu’il y ait une hernie discale un peu latente ou d’autre raison à ce mal de cou, même si la cause qui a déclenché ces crises semble être évidente. La question maintenant serait : »qu’est-ce qui maintient ce mal de cou ? »
Pour en savoir plus sur différentes causes « ostéopathique de mal de cou veuillez lire l’article sur le mal de cou.
Avant d’engager toute poursuite à l’encontre de votre médecin, essayez d’aller le voir et de discuter du problème. Si l’explication qu’il vous donne ne vous satisfait pas ou si vous considérez qu’il n’a pas fait son travail avec diligence ou qu’il vous traite de tous les noms alors vous pourrez contacter l’ordre des médecins. Mais est-ce que cela vaille vraiment le coup ? Les effets secondaires arrivent et c’est pas de bol, par contre si il y a une grosse erreur de management, ou si il y a vraiment préjudice, alors dans ce cas là…
Pour votre cou essayer de prendre RDV avec un ostéopathe compétent (de préférence exclusif) qui ne devrait pas vous manipuler le cou après votre expérience. Si vous allez mieux ensuite, vous pourriez par exemple envoyer la facture à votre médecin .
En vous souhaitant prompt rétablissement,
cordialement
[…] en savoir plus : le sujet des effets secondaires en ostéopathie a déjà été débattu ici et […]
[…] lire sur ce sujet : AINS vs ostéopathie et effets secondaires en ostéopathie et coup de gueule contre […]
Bonjour
Suite à des manipulations chez un ostéopathe qui m à fait très mal suite à l irm j ai une sténose foraminale aux cervicales et une névralgie cervico brachiale les douleurs sont insupportables jour et nuit. Es ce que je vais m en sortir et dans combien de temps,?
Avez vous déjà eu cela ? Pas d operation en vue. Qu es ce que vous me proposez pour m en sortir *? Je suis toujours en arrêt de travail cordialement
Bonjour Sylvie,
Il est très difficile de répondre à votre question car il y a beaucoup d’inconnus. Aussi prenez ma réponse dans le contexte que je ne connais pas les circonstances exactes de ce qu’il s’est passé :
Il est peu probable que l’ostéopathe ait causé la sténose foraminale et la ncb (névralgie cervico-brachiale), par contre il est possible que le traitement ait déclenché la chose, c’est à dire que le traitement ait été la goutte d’eau qui fasse déborder le vase.
La plupart du temps lorsqu’il y a exacerbation des symptômes suite à un traitement, cela se résorbe naturellement, et/ou avec une approche plus fonctionnelle et/ou par une autre approche thérapeutique (kiné, AINS…).
C’est à dire que votre ostéopathe devrait savoir traiter des cas aiguës et prendre en considération le fait qu’à la suite de son précédent traitement les symptômes se sont exacerbés. De là votre ostéopathe devrait vous faire un examen clinique complet (neurologique et orthopédique) avec prise de réflexes, testing musculaire, évaluation de la sensibilité (…) afin de clairement évaluer la sévérité de l’atteinte et vous offrir une approche plus fonctionnelle (ou consulter un/une autre ostéopathe qui sera plus fonctionnel).
Cela est important car cela permet à l’ostéopathe de refléter sur son approche et de comprendre en quoi il a pu avoir une mauvaise appréciation des symptômes de son/sa patiente.
Personnellement je considère cela comme du « service après-vente » et ne fait pas payer les traitements suivants.
Autant il est impossible de savoir exactement comment un/une patiente va réagir à un traitement (et cela m’est déjà arrivé et probablement à tout ostéopathe qui travaille suffisamment longtemps) autant un manquement à cette évaluation ortho/neuro si vous repartez le voir serait à mon sens incompréhensible.
L’ostéopathie comme toute approche thérapeutique possède des effets secondaires, l’inconvénient c’est que le thérapeute en est directement « responsable », alors que si vous prenez des AINS et que vous développez une hémorragie digestive ou un autre effet secondaire alors votre médecin n’est pas responsable.
Sans tomber dans la divination normalement vos symptômes devraient diminuer dans les 6 prochaines semaines, sachez que de mauvaises postures quotidiennes peuvent vraiment affecter votre rétablissement (mauvaise posture devant le canapé, au bureau, dans votre lit avec la tête trop en flexion, ou dormir sur le ventre …)
Bon courage,
Sincèrement
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[…] On pourrait réfléchir à établir des protocoles simples qui pourrait être utilisés pour autoriser les ostéopathes les manipulations dites « à risque » comme les Manipulations Cervicales par exemple (à lire : effets secondaires en ostéopathie): […]
J’ai vu un ostéopathe il y a 3 jours pour des douleurs lombaires ainsi qu’un genre « d’impatience » des jambes (ressemblance avec le syndrome des jambes sans repos). L’ostéo, pensant que la cause était vasculaire, m’a fait une espèce de draînage veineux des mollets jusqu’au chevilles, extrêmement douloureux, avec appuis très profonds. Il m’a dit qu’en temps normal, cette manip ne devrait pas être douloureuse et que si j’avais mal, c’était le signe qu’il y avait un problème à ce niveau là. Je n’avais jamais vu cela chez un ostéopathe. D’autant qu’à part cela, je n’ai pas de problème particulier de circulation.
Evidemment, le lendemain et les jours suivants, cette partie est restée douloureuse mais uniquement lorsque je l’effleurais avec la main.
Par contre, aujourd’hui, soit 3 jours plus tard, la douleur est montée au niveau de la cuisse (gauche uniquement)alors que l’ostéo n’avait pas touché à ce niveau là. Et cette fois-ci la douleur est présente en continu, au repos et à la marche, et assez forte. Cela m’inquiète un peu. Je me demande si cela ne peut pas ressembler à un problème de phlébite, avec la douleur qui monte ??? Mais peut-être que je me fais des idées.
Qu’en pensez-vous ?
Bonjour merci pour votre message,
Il est difficile de pouvoir vous répondre sans vous avoir examiné.
A propose des phlébites, il est rare qu’elles soient bilatérales, mais à soupçonner si vous avez fait un voyage en position assise prolongée, ou avec une jambe immobilisée pdt x heures. Si c’est une phlébite profonde alors votre cheville devrait être oedemateuse et garder le godet (marque du doigt si vous appuyez dessus). La peau pourrait virer vers le violacé et le mollet devenir dure et perdre le ballot (le fait qu’il soit souple à la palpation lorsqu’il est détendu). Mais en fonction de la veine atteinte les signes peuvent changer.
Aussi je vous recommanderai d’aller consulter votre médecin pour écarter définitivement la possibilité que cela puisse être une phlébite,
Cordialement,
Bonjour et merci pour votre réponse.
Mon autre question était de savoir si ce genre de pratique vasculaire était courante chez les ostéopathes ou plutôt marginale car en ce qui me concerne je n’avais jamais vu cela ?
Et de plus, j’ai souvent entendu dire que l’ostéopathie ne devait pas être douloureuse.
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
Depuis 3 ans, je souffre(!) d’une cervicalgie invalidante avec douleurs cervicales, bras, dents, oreilles, migraines…
après une manipulation par une medecin de rééducation fonctionnelle rencontré après un banal torticolis.
Traitement anti-douleur (Centre anti-douleur de Purpan), Rééducation 8 semaines en centre de rééducation, kiné, ostéopathie, acupuncture, sophrologie, rien n’y fait.
Consultations neuro, rééduc.fctionnelle, chirurgie des cervicales, … idem.
Avez-vous quelques pistes à me proposer ? Pistes qui m’amèneraient à VIVRE ?
D’avance, merci
Bjr
Très bon article …
Mais pour ma part, j’ai fait un AVC pendant un travail manuel uniquement parce qu’ayant une douleur cervical , je ne suis pas allé voir un osthéopathe . Résultat.. mauvaise position pendant le travail , artère écrasé et direction les urgences .
Alors ATTENTION aux effets secondaires de ne pas se faire soigner par un osthéopathe
Bonjour,
J’ai apprécié votre article, que j’aurais du lire avant ma séance.. En effet, suite à mon début de grossesse, (désespérée et mal en point car le corps médical rencontré ne pouvait soulager mes violentes migraines), j’ai pris rdv avec un ostéopathe. Je lui ai fait confiance et il m’a bien expliqué les douleurs possibles pendant plusieurs jours. Cependant, il s’est bien gardé de me demander un accord quelconque de mon médecin pour me faire craquer les cervicales.Et mes cervicales ont vraiment bien craqué! J’ai commencé à avoir mal au cou deux jours après la séance (qui a eu lieu il y a une semaine). Je ne sais pas si je dois m’inquiéter ou non.
Pourquoi cette manipulation qui est interdite se pratique t’elle encore? n’y a t’il aucun moyen de protéger les patients?
Cordialement.
Bonjour.
Suite à une manipulation chez l osteo, j ai un double crac crac dans la tête ( milieu du crane) en permanence quand je tourne la tête à droite. Un bruit effrayant en permanence. Ça fait peur !
Peux tu me dire ce qui a pu se passer et que faire ……depuis j ai consulté une rhumatologue qui m a envoyé vers posturologue mais aucune différence. Faut il refaire une manipulation inverse ?
En sachant que je suis déjà retournée voir l osteo qui m a fait ça mais n a rien pu faire ….
Merci de votre réponse.
Bonjour Marielle,
Le but des techniques en ostéopathie (en tout cas de mon point de vue) est de ramener de la mobilité tissulaire.
Parfois à l’issue de manipulations (quelles qu’elles soient) il peut y avoir des modifications fonctionnelles mécaniques qui peuvent ne pas être optimales, créant ainsi des incongruences de mobilité.
Je dirai donc :
1. être certain(e) qu’il n’y a pas d’atteinte des structures anatomiques (je pense notamment à l’odontoïde)
2. Vérifier éventuellement avec un autre ostéopathe/une autre approche (points gâchettes sur les SCOM/long du cou, ATM, lgt nuchal, plancher buccal, loge viscérale du coup, dôme pleural, « crânien », diaphragme…) si cela peut homogénéiser la mobilité articulaire cervicale et diminuer ainsi les cracs
3. regarder la posture notamment assise
4. Enfin voir avec une manipulation cervicale, une fois que les points sus-mentionnés ont été essayés sans succès, avec certificat de non contrindication.
Bon courage,