Chapitre 9
Analyse de la prise des pariétaux
Cette prise fait aussi partie des prises classiques de l’ostéopathie crânienne.
Le patient est sur le dos, et le thérapeute à sa tête. Ses 3 derniers doigts de chaque main s’entremêlent légèrement au niveau des dernières phalanges pour épouser l’occiput du patient. Ses paumes vont entourer chaque côté de la tête, l’index se positionne en arrière des oreilles et les pouces se poseront sur les tempes du patient en regard des grandes ailes du sphénoïde.
Il vous est fortement conseillé d’essayer les prises suivantes avec un crâne (en plastique) entre les mains afin de bien comprendre les subtilités proprioceptives décrites ci-dessous.
Analyse du mouvement des pariétaux selon le modèle crânien
Lors de la flexion/rotation externe il y a un aplanissement de la suture sagittale et un écartement des pariétaux. Lors de l’extension c’est l’inverse.
On pourra noter que certains ostéopathes ressentent plus un aplanissement et un écartement de la partie postérieure des pariétaux, nous verrons comment on pourrait expliquer ce ressenti.
Analyse du mouvement idéomoteur au contact des pariétaux
Comme précédemment il vous est fortement conseillé d’essayer les prises suivantes avec un crâne (en plastique) entre les mains afin de bien comprendre les subtilités proprioceptives décrites ci-dessus.
Nous allons décrire deux prises de départ qui semblent pratiquement identiques mais dont le mouvement idéomoteur qui en est issu est complètement différent.
Position de départ 1
Cette prise en main des pariétaux n’est pas des plus confortables pour le thérapeute. Les 2 mains du praticien se touchent à la base de leur paume au niveau des canaux carpiens et le reste des mains et des doigts est écarté afin d’épouser le sommet du crâne du patient en regard des os pariétaux. Les coudes du thérapeute ne se touchent pas ce qui augmente l’extension contraignante des poignets pour maintenir un contact homogène des mains sur le crâne du patient.
Cette position de repos contraignante des mains du thérapeute oblige déjà une contraction forcée assez désagréable des extenseurs des poignets et des mains afin de ne pas compresser le crâne du patient.
Une fois en position on peut remarquer que si on induit un léger rapprochement des coudes alors la base des paumes des mains s’avance vers le patient et cela facilite l’ouverture des mains.
À l’inverse si les coudes s’éloignent l’un de l’autre, la base des paumes des mains se recule vis à vis du sommet de la tête du patient et le reste des mains se referme sur sa boîte crânienne.
Ce mouvement peut-être d’autant plus insidieux que sa position de départ incite le praticien à tenir ses bras contre sa cage thoracique et ses coudes fléchis à 90°. Dans cette position la simple inspiration augmente l’écartement entre les 2 coudes. Ecartement qui favorise la fermeture des mains et le décollement de la base des paumes de la voûte du crâne. Mais il n’est pas obligatoire que ce mouvement soit lié à la respiration du thérapeute. Ce mouvement comme précédemment peut aussi être lié au balancement d’avant en arrière du corps du thérapeute ou à la respiration du patient ou non.
Position de départ 2
Si la position de départ précédente est trop contraignante, le thérapeute peut éviter que toute la base des paumes ne se touche en gardant seulement en contact les bases de ses éminences thénars.
Ce changement de position minime a une forte influence sur l’effet idéomoteur qui sera émis et le ressenti que le thérapeute aura du « mouvement crânien ».
Le mouvement idéomoteur induit sera alors plus, un léger mouvement de pronation-supination des avant-bras.
Lors de la pronation, les éminences hypothénars vont s’écarter et se décoller naturellement du sommet du crâne donnant l’illusion que la partie postérieure des pariétaux s’enfonce et s’écarte, alors que la base des index se rapproche donnant l’illusion que la partie antérieure des pariétaux s’antériorise.
Cet effet est plus prononcé si le thérapeute veut garder le contact entre le crâne et ses éminences hypothénars lors de la pronation de ses avant-bras. Pour cela il devra effectuer un léger mouvement d’abduction du poignet combiné à une protraction de ses avant-bras qui accentuera cette sensation d’antériorisation de la partie antéro-latérale des pariétaux, la zone proche du ptérion.
Si les bras du thérapeute sont contre la cage thoracique, son expansion peut aussi dans ce cas influencer le mouvement.
Il est intéressant de noter que l’expansion de la cage thoracique du thérapeute favorisera la pronation et par conséquent donnera l’impression d’un aplatissement de la voûte crânienne soit un effet exactement inverse qu’avec la prise de main précédente.
Quelles sont les structures testées ?
Cette technique exerce une pression et dépression verticale à la colonne cervicale et lors du relâchement de la pression cela donne une idée de l’élasticité des cervicales à la décompression et/ou la qualité musculaire des temporalis, et des muscles du cou qui compressent l’occiput et les espaces intervertébraux.
Parfois on pourra noter une dépression unilatérale d’un pariétal. On pourrait croire à une lésion unilatérale d’un pariétal si l’on raisonne en ostéopathie crânienne.
Mais l’interprétation mécanique pourrait suggérer une lésion en F° homolatérale des hautes cervicales (C2-3) et/ou une translation homolatérale de l’occiput sur l’atlas ou controlatérale de l’atlas sur l’occiput. Il ne serait pas surprenant de noter aussi une hypertonicité des muscles cervicaux qui ont une action de F° homolatérale au pariétal « dépressif ».
Un mécanisme n’est pas un mouvement 🙂 http://partenairesilencieux.com/post/111551494765/un-mecanisme-nest-pas-un-mouvement
Bonsoir,
Un autre article dans la même idée.
Bonne soirée,
Jules
Vitalisme et ostéopathie
Un lien, peut-être intéressant pour ajouter au débat. Si quelqu’un retrouve ce fameux article je prend. Merci
http://www.sudouest.fr/2015/10/06/tonneins-deux-osteopathes-mettent-le-doigt-sur-les-mouvements-du-crane-2146179-3887.php
Merci Fibulafloor pour ce lien,
Effectivement si qqu’un à un lien vers l’article en question…
Des questions restent alors en suspend :
1. 50microns ou alors 0,05mm avec une variation sur 5 secondes d’expansion cela fait une capacité de discernement de mouvement de 0,01mm par seconde. J’étais loin de me savoir si fort en palpation (c’est tout de même à peu près la taille d’une bactérie…)
2. Ressentir ce mouvement à travers les cheveux et cuir chevelu sans un contact direct avec le crâne ? sachant qu’un cheveux fait à peu près 0,1 à 0,05mm et au vu de la compressibilité d’une masse de cheveux, on ressentirait alors ce mouvement à travers un énorme coussin qui amortit (càd qui dissipe dans le temps une force/mouvement), ne parlons pas non plus du mouvement de la tête du patient en fonction de son rythme cardiaque et respiratoire, Impressionnant !
3 même si ce mouvement existait, comment expliquer que remettre un os en place de 0,05mm soignerait une sciatique ???
4. Même si il existait un mouvement (et pourquoi pas ) pourquoi ne pas d’abord étudier des effets connus (effet idéomoteur/carpenter ) avant de chercher des explications capillotracté ?